Comment travailler la fluence avec 1.2.3 Lune !
- Pour devenir des lecteurs autonomes, les élèves doivent acquérir une lecture fluide c’est-à-dire passer d’une lecture par déchiffrage à une lecture par voie directe (reconnaissance orthographique des mots).
- Cela va passer par la répétition et la fréquence à laquelle les mots sont travaillés. Ils doivent être entendus, lus, écrits et être intégrés à un réseau sémantique pour être mis en mémoire de façon durable et être récupérés facilement par l’élève.
- Lire avec aisance, vite et bien (sans erreur) et avec une intonation juste (respect de la ponctuation et adéquation avec le sens du texte) sont les objectifs qui sont visés par cet entraînement de la fluence. Il est nécessaire d’intégrer cet entraînement à l’emploi du temps hebdomadaire afin d’en assurer la régularité.
- À partir de période 3, on commence à entraîner de façon systématique la fluence à partir de 20 mots par minute. En fin de CP, on vise 50 mots par minute.
- L’efficacité de cette méthode repose sur une organisation ritualisée d’une séance. Elle permet de structurer l’enseignement en d’en faciliter l’explicitation.
Mise en oeuvre d’une séance de fluence
Nous pouvons parler de deux types d’entraînement à la fluence.
a. « Fluence » sur les mots
- Il s’agit d’un entraînement que l’on pourrait qualifier d’entraînement préparatoire à la fluence. Il porte sur la lecture de syllabes, puis de mots, de plus en plus rapidement, pour forcer les réflexes et automatismes de lecture par voie directe en alimentant et consolidant le répertoire mental orthographique de l’élève.
- Nous sommes bien conscients qu’il ne s’agit pas là d’un réel travail de fluence car il ne comporte pas toutes les composantes de compréhension liées à un texte constitué de phrases impliquant une chronologie, une cohérence textuelle, des reprises anaphoriques, etc. Mais il permet de préparer le réel travail de fluence.
- Ce type d’entraînement est mis en oeuvre dès le début de la période 3 sur des syllabes et dès le début de la période 4 sur des mots, à partir d’une activité dédiée dans le Manuel de code avec l’enseignant durant la semaine. Cette activité est reprise dans les Fiches exercices en autonomie en fin de semaine. Elle est symbolisée sur les deux supports par un picto sablier.
- En fin de période, dans les séances de Révision du Manuel de code, les exercices portant sur la fluence permettent à l’enseignant de baliser la progression de chaque élève dans ce domaine.
b. Fluence sur les textes
Ces temps de travail de fluence se déroulent chaque fin de semaine, par groupe de besoins, sous le pilotage de l’enseignant, lors de la séance bilan des Fiches de lecture autonome. Les élèves se seront appropriés ces textes pendant la semaine en lecture autonome, les conditions sont donc favorables à une bonne progression dans l’acculturation à la lecture par voie directe et à la progression dans la fluidité de lecture en continu. Pour les élèves du groupe , ce travail de fluence sur textes démarrera peut-être plus tard, quand ils auront atteint la capacité de lecture de 20 mots par minutes. Dans ce cas, on se limite à la fluence de syllabes et mots en attendant de pouvoir les emmener vers la fluence sur textes.
Mise en oeuvre 1 : l’enseignant travaille avec des groupes de besoins.
Étape 1 : Débuter chaque séance par un rappel des objectifs, des compétences travaillées : On va s’entraîner à lire le texte « titre du texte » pour …
Étape 2 • Première lecture : L’enseignant lit le texte une première fois. Les élèves suivent sur leur
Fiche de lecture autonome.
L’enseignant interroge les élèves sur les mots qui leur ont paru difficiles à décoder. Les Correspondances Graphèmes Phonèmes (CGP) qui posent problème sont explicitées par l’enseignant (en segmentant le mot en syllabes, puis en les fusionnant, et enfin en relisant le mot en entier). Les élèves répètent avec le mot sous les yeux.
Étape 3 • Deuxième lecture : L’enseignant réalise une deuxième lecture en mettant l’intonation, pendant laquelle il demande aux élèves d’imaginer les personnages, où ils sont, ce qu’ils font …
L’enseignant demande ensuite aux élèves de raconter ce qu’ils ont compris de l’histoire. Il peut poser quelques questions simples de compréhension. À ce stade, on vise une compréhension générale du texte.
Étape 4 • Phase de lecture individuelle : un élève lit le texte (durée 1 minute). Les autres écoutent et suivent sur leur fiche individuelle (ils doivent identifier les erreurs de décodage, les oublis de mots). Phase de retour sur les erreurs : à la fin de la lecture de l’élève, en appui sur les remarques des autres élèves, l’enseignant explicite les difficultés rencontrées par le lecteur.
Étape 5 • Phase de valorisation des progrès : à chaque lecture, le score (nombre de mots lus en une minute) est reporté dans un tableau de suivi. Le but est de faire lire le texte plusieurs fois et de montrer à l’élève que son nombre de mots lus en une minute augmente. Pour cela, l’enseignant peut utiliser un tableau avec un code couleur ou un graphique pour rendre ces résultats les plus lisibles possibles pour l’élève.
Mise en oeuvre 2 : l’enseignant met les élèves en autonomie.
Lorsque les élèves ont compris le déroulement d’une séance, ils peuvent travailler en binôme avec un chronomètre pour réaliser l’étape 4 en autonomie.
Ils peuvent également s’enregistrer si l’enseignant dispose d’une tablette avec une application dictaphone ou tout autre type de matériel.
L’enseignant travaille alors avec un groupe restreint regroupant les élèves les plus fragiles.